Samedi 30 Janvier 2010
On est tous à l’heure au point de rendez vous, mais je crois que pour ne pas perdre l’habitude de partir en retard, nous partons qu’à 8h 30.
Fredy fait parti du voyage, il a dans son sac à dos, ses devoirs, il s’y mettra à chaque fois qu’il aura un moment de libre. Nous sommes tous contents qu’il soit là, avec nous, pour cette aventure, la dernière fois, c’était son frère Mando qui nous avait accompagné.
Nous devons nous arrêter à San Juan del Rio prendre Pepin et Conchita, Jorge appelle pour nous dire qu’il vient de parler avec Pepin et qu’il passe les prendre, on se donne donc rendez vous á Querétaro où nous attendent Polo et Vérito, nous ne faisons aucun détour, c’est sur notre chemin.
Nous nous arrêtons faire le plein d’essence, c’est là que nous devons nous retrouver, dans cette station.
La voiture de Jorge arrive, il y a juste Elsa, Pepin et lui. Je demande après Conchita, elle n’est pas venue.
Il fait un beau soleil et la route est agréable, c’est de l’autoroute, donc pas de virages comme la dernière fois. Moi je trouve ca un peu monotone, il n’y a pas le changement de décors des autres fois, mais je reconnais que pour celui qui conduit, c’est sûrement plus tranquille de rouler de cette façon. Cette fois ci, le paysage est désertique, c’est yuka, yuka et encore plus de yukas, c’est incroyable le nombre de yukas qu’il y a, ils s’étendent à perte de vue, c’est marrant parce que quand ils sont sur l’arrête des collines, on a l’impression de voir une tribu d’indiens avant l’attaque de la diligence.
Les maisons sont éparpillées, une par ci, une par là, on se demande de quoi vivent les gens qui habitent là, on nous dit qu’ils vivent de la vente des peaux de vipères séchées, d’ailleurs elles sont suspendues à des barres en bois, il y a aussi des peaux d’un animal à poils, mais je n’arrive pas á distinguer de quel animal il s’agit. Tout le long de la route il y a des panneaux qui disent qu’il est interdit d’acheter des animaux vivants tels que les aigles, les serpents et tout ce qui est normalement sauvage, que l’on peut être punie par la loi, mais presque en dessous du panneau, il y a les vendeurs de peaux.
Nous nous arrêtons sur le parking d’une station d’essence, c’est l’heure des sandwichs et rafraîchissements Ceux qui n’ont pas de remorque trouvent facilement á se garer, les autres doivent aller un peu plus loin sur le parking des camions.
Et on reprend la route, toujours tout droit, toujours sous un beau soleil. Fredy qui est dans notre voiture avec Chuchin, a commencé ses devoirs.
Jorge s’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence, il a un problème de moteur (un roulement a bille qui fait du bruit), il va pouvoir continuer un peu comme ca, mais à la première occasion, il fera faire la réparation.
Quelques kilomètres plus loin nous traversons la ville de Matehuala et il en profite pour s’arrêter chez un garagiste, Sabas avec sa voiture va acheter un peu plus loin la pièce qu’il faut changer. Pendant ce temps là, on reste tous en dehors des voitures à discuter. On passe bien une heure comme ca, quand finalement on décide de continuer notre route, Jorge nous rejoindra plus tard. Nous ne sommes plus qu’à 60 kilomètres de Real de Catorce.
Nous quittons l’autoroute et bien que maintenant nous soyons sur une route pavée, elle n’est pas en si mauvais état que ca.
Nous arrivons dans un village qui s’appelle La Luz et en dessous cela dit Real de Catorce, on demande notre chemin, nous ne sommes plus qu’à 5 kilomètres de notre destination.
Maintenant nous attaquons la route de montagne et voilà, nous sommes à Real de Catorce ou plutôt à l’entrée du tunnel Ogario qu’il faut emprunter pour entrer dans la ville, il n’y a pas d’autre accès que celui là. On nous dit que les remorques ne passent pas, c’est trop étroit, il faut donc les laisser sur un grand parking prévu à cet effet. On va devoir descendre les motos et une partie des membres va partir sur les motos et l’autre partie va conduire les voitures avec les valises jusqu’à l’hôtel. Ca on ne nous l’avait pas dit, on nous avait juste dit que l’hôtel n’avait pas de parking, mais que l’on pouvait tout laisser dehors, du fait que l’hôtel se trouve en face du cimetière, on a pensait que c’était pour cela qu’il y avait toujours de la place pour se stationner.
On décharge donc toutes les motos. Baldo conduit sa camionnette puisque sa moto est dans la benne, Toña conduit la voiture de Sabas, Jorge la sienne et moi celle de Jipé. Il faut attendre pour emprunter le tunnel et payer un droit de passage de 20 pesos par véhicule. Le tunnel mesure 2.3 kilomètres de longueur. Tout en conduisant, je fais quelques photos, je ne sais pas ce que cela va donner, mais je préfère les faire et ensuite les effacer si elles sont troubles, que de perdre l’occasion de rester avec un souvenir.
De l’autre côté nous attendent des groupes d’enfants qui veulent nous montrer le chemin de l’hôtel, mais comme nous suivons Jorge, le seul qui prend des passagers, c’est lui.
Les rues sont étroites, pavées, en côte. La voiture de Baldo qui est juste devant moi, chasse dans un tournant, mais pas la mienne, je passe sans problème. Il y a énormément de monde et on voit pas mal de quads circuler. Il y a beaucoup d’hôtels dans ces petites rues où ne peuvent se stationner qu’une seule voiture et encore, en les collants le long des murs. Heureusement que nous n’avons pas réservé dans l’un de ceux là, on aurait piqué une crise pour garer les voitures et les motos.
L’hôtel se trouve à la sortie pour ainsi dire, et effectivement, il y a de la place pour se stationner en dehors. On vient de faire 525km.
La page Internet de l’hôtel « Quinta Puesta del sol » l’annonce avec 3 étoiles. Mais alors c’est 3 toutes petites étoiles, rien à voir avec les 3 étoiles d’Acapulco. On visite toutes les chambres et tout le monde est content. Grosse surprise, aucune chambre n’a de porte de WC, il y a juste un rideau. Je vous l’ai dit, c’est un tout petit 3 étoiles…..Bon, c’est propre, c’est déjà ca, c’est grand et il y a de quoi accrocher les vêtements.
On s’installe et on se retrouve ensuite, tous dans le hall pour aller en ville à pied, manger quelque chose, les sandwichs commencent à être un peu loin.
Nous nous arrêtons devant un petit restaurant sympa, le menu n’a pas l’air mal et comme c’est vide, nous pouvons bouger toutes les tables pour en faire 2 grandes. On passe commande. La patronne est complètement affolée de voir autant de monde, on est 19 en tout.
On fait un petit tour dans les magasins, ils me font essayer un bonnet avec de fausses rastas à la Bob Marley. Jipé me fait une photo.
Nous retournons à l’hôtel, Toña a fait un gros biscuit à l’orange, nous on a la gélatine, on fait que Jipé souffle ses bougies, il y a encore quelques photos de faites, on lui chante « las Mañanitas », on débouche les bouteilles de mousseux, et à 23h on part tous au lit.
On a eu une très belle journée et on espère que cela va durer pour notre sortie de demain.
Les draps sont glacés et on supporte sans problème le pyjama en flanelle, les chaussettes et les 6 couvertures …..
Real de Catorce
Un peu de géographie :
Le village de Real de Catorce se trouve dans le département de San Luis Potosi, lequel aujourd’hui compte 1200 habitants. Il est situé à 2750 mètres d´altitude, très proche du tropique du cancer (d’ailleurs nous le croisons pour nous rendre à Real de Catorce) dans le nord du Mexique, il est situé au sommet d’une montagne qui fait partie de la chaîne de montagnes parallèle a la Sierra Madre Oriental. Tous les sommets alentours ont une altitude de plus de 3000 mètres. Raison pour laquelle il fait froid et nous sommes en plein hiver.
Un peu d’histoire :
On ne peu pas préciser depuis combien de temps est habité la région de Real de Catorce, mais selon certaines données historiques, dans cette région vivaient des indigènes appelés « Les Negritos », la seule date officielle connue est l’an 1639 le Marquis de Cadereyta Vis Roi de la nouvelle Espagne, cède aux indigènes les terrains ou se trouve Real de Catorce. Ainsi commence la vie dans la région de Real de Catorce, qui à l’époque s’appelait « Real de Alamo de la purisima Concepción de los Catorces »
En 1744 les indiens Guachichiles et Chichimecas envahissent le village et le brûlent et avec, tous les titres primordiales donnés par le Marquis de Cadereyta.
Real de Catorce renaît comme zone minière en 1772 après la découverte d’important gisement d’Argent et d’or. Plus de cent mines sont ouvertes certaines a ciel ouvert, la région est tellement riche en minerai qu’il suffit (au début) d’une pelle et d’une pioche pour extraite le métal précieux qui se trouve au niveau du sol.
L’importance et la quantité d’argent extrait de ces mines font que Real de Catorce devient un des plus grands exportateurs au niveau mondial d’Argent.
Il est évident que cette ruée vers les mines d’argent et d’or a attiré des personnages de tous types, aventuriers, brutes, assassins, voleurs etc.… Comme il n’y avait encore aucune autorité reconnue cela est devenu l’anarchie et la seule loi était celle du revolver, ou on se faisait riche d’un jour à l’autre et on mourrait aussi facilement victime de voleurs.
En plus de tout cela il faut imaginer la vie à Real de Catorce, dans les montagnes très difficile d’accès, sans eau, sans électricité.
Le Tunnel du nom de « ogarrio » de 2.3 km, qui permet le seul accès par route au village de Real de Catorce est en faite le résultat d’excavations pour extraire le minerai.
Ensuite cette région a été oubliée car les mines se sont épuisées et dans les années 1960 a 1980 elle est devenue le berceau du mouvement hippies du a la présence d’un Cactus appelé par les indiens Huicholes « HIKURI » (cela veut dire illumine la vue) ou Peyote en espagnol. Cela est un petit cactus qui a les propriétés d’être une drogue, dont les hippies ont fait une grosse consommation.
La réglementation de la région a fait qu’il est devenu interdit de toucher et encore plus de consommer du Peyote. Avec cette interdiction le mouvement hippie a disparu de la région.
Maintenant le village vit du tourisme et plus de l’Ecotourisme (tourisme écologique) il y compte 14 hôtels (de 4 à 30 chambres) et quelques restaurants. La ville est construite au milieu des ruines avec les mêmes matériaux de l’époque (récupération) ce qui en fait une ville Fantôme.