Samedi 14 Avril 2012
Aujourd’hui nous en sommes prêts pour la Route #19. Cela fait quelques mois que nous la préparons, nous voulons pour la troisième fois refaire la Sierra Gorda (et d’après nous, ce serait la dernière fois) mais cette fois ci, nous voulons passer la nuit dans un endroit qui s’appelle « El Jabali » (le sanglier). C’est un campement éco-touristique fait de cabanes genre « Safari » montées sur pilotis, les parois sont en toile et le plancher en bois. Nous les avions visité la première fois que nous sommes passés par là, il y a de cela presque 3 ans, mais jusqu’à maintenant, nous n’avons jamais pu rester dormir là parce qu’il faut réserver bien à l’avance et c’est quelque chose que nous n’avions pas encore pu organiser, il faut pour cela, savoir qui vient et qui ne vient pas parce qu’il faut que ce soit le même groupe qui loue les 6 cabanes pour éviter les problèmes nocturnes, s’il y en a qui parlent et rient fort, alors que d’autres veulent dormir.
Bon, tout cela, nous le verrons plus tard, pour le moment, nous sommes fins prêts pour commencer cette nouvelle aventure, il est 7h 50, nous quittons notre village avec seulement 20mn de retard. Si on fait une rétrospective de lecture de tous les résumés des sorties antérieures, on peut constater que pas une seule fois nous ne sommes partis à l’heure prévue sur le programme, mais comme nous sommes conscient du problème, ce possible retard est prit en compte, ce qui fait qu’en faite, on part pour ainsi dire, à l’heure.
Cette fois ci, j’ai préparé une trentaine de sandwiches, cela fait quelques sorties que nous faisions sans ce petit complément et il faut reconnaître que bien que nous nous arrêtions, en principe pour prendre un petit déjeuner en route, ce petit en cas, nous manquait, nous reprenons donc les bonnes habitudes du début mais avec un très bon fromage pour faire plaisir à tout le monde.
Le responsable de l’organisation du stationnement de San Joaquin, nous attend pour 11h, nous avons l’intention de commencer notre circuit assez tôt, de manière à arriver de bonne heure à « El Jabali », prendre le temps de nous installer et de repartir faire un tour dans les environs, traverser plusieurs fois la rivière, nous asperger avec les quads, nager, ramasser des pierres pour garnir ensuite les tables de nos jardins, nous dorer un peu au soleil, boire quelques rafraîchissements, en deux mots, profiter de la vie et du coin.
On est encore une fois, un tout petit peu en retard, nous arrivons au stationnement des grottes de San Joaquin il est 10h 30, mais ce n’est pas le stationnement où l’on va laisser les camionnettes et commencer notre circuit, non, c’est seulement le stationnement où l’on va manger les sandwiches. Personne n’a prit de petit déjeuner avant de partir, ce qui fait que nous avons tous faim.
Avant de les manger, Mina, Sabas et Jipé montent sur une balançoire qui est attachée à la branche d’un arbre, énorme. D’un côté on a l’impression qu’ils vont toucher le sol et de l’autre, ils vont très haut. Ils s’amusent bien, on dirait des enfants.
Le groupe n’est pas au complet, il y a 2 jours de cela, la fête du « huapango » qui est une danse régionale très fameuse, à commencé et Pepin, sa fille Anacelia, Jorge et sa famille, sont arrivés depuis hier en milieu de journée pour profiter des festivités, ils vont donc nous rejoindre, un peu plus tard à l’autre stationnement.
Qu’est ce qu’ils sont bons ces sandwichs! Ce n’est pas parce que c’est moi qui les ai faits….. (Bon, un petit peu), mais comme je vous le disais, le fait que cela fait plusieurs sorties que nous faisons sans en manger, cette fois ci on les apprécie encore plus que lorsque cela devient une habitude.
Tawa me demande à quelle heure nous allons manger pour savoir si elle en prend un 2ème ou non. Je lui dis qu’elle peut en manger un de plus parce que de toute façon, nous ne sommes pas pressé bien qu’il y ait René, le responsable du centre de notre hébergement qui nous attend avec le repas de prêt pour 15h, mais le temps d’arriver, de nous installer, de boire une petite bière fraîche, de discuter un peu de ce que l’on pense faire après le repas, je ne pense pas que nous passions à table avant 16h. Nous avons donc le temps de faire la digestion, car bien qu’ils soient (les sandwichs) dans une glacière, avec la chaleur qu’il fait, ils risquent de s’abimer et nous ne pouvons pas prendre avec nous ceux qui vont rester faute de place.
Comme nous sommes au centre de San Joaquin, nous arrivons avec seulement 15mn de retard au point de rendez vous, ce n’est pas si grave que ça. Il y a Emilio, le responsable administratif du centre « El Jabali » qui nous attend. Il nous aide à accommoder les camionnettes, les remorques, bon, en fait, il nous dit comment nous devons nous stationner pour ne pas occasionner de gêne et chaque chauffeur stationne son véhicule. Sabás téléphone à Pepin pour lui dire que nous sommes arrivés et un moment après, le reste du groupe est là. Laura, la fille de Jorge n’est pas venue mais à sa place il y a un ami, Estéban et Pepin a invité le fils d’un ami à lui, Mario. Comme ils n’ont pas prit de petit déjeuner à part un café et quelques galettes, les sandwiches leur viennent très bien et c’est tant mieux, comme cela rien ne se perd.
Nous chargeons les quads et les RZR avec les affaires que nous devons emporter pour passer la nuit à « El Jabali » et nous prenons la route il et 12h. Normalement, il y avait de prévu un guide, mais il y a eu un mal entendu entre Emilio et Jipé et finalement, nous n’en avons pas, mais comme on connaît la route pour l’avoir déjà faite deux fois, il n’y a pas de problème, en plus il y a 2 GPS. Il y en a un sur le RZR de Baldo, en milieu de caravane et l’autre sur celui de Jipé, à la fin pour si quelqu’un se trouve en difficulté pour un problème mécanique et que la caravane se divise.
Et nous nous mettons en route, direction “El Jabali”. La première partie, tout est plutôt sec, il y a pas mal de poussière, nous sommes en pleine montagne, il faut attendre d’arriver à la rivière pour nous rafraîchir un peu. Nous pensons faire le parcours en une heure et demie à peut près. Peut être un peu plus du fait que nous nous arrêtons parfois pour faire des photos, pour voir si tout va bien, s’il n’y a pas de problème et si le rythme de croisière convient à tout le monde.
Nous arrivons à un “Y”, il y a deux chemins, un qui monte et un autre qui descend et la logique veut que nous prenions celui qui va part vers le bas, une rivière ne passe jamais en haut d’une montagne, sinon en bas, donc, bien que les GPS indiquent le contraire, nous prenons la descente. Parfois le paysage nous est familier, il y a un peu d’eau, un peu de végétation, quelques rochers, bien sûr que tout se ressemble, mais nous avons confiance en……nous et en notre bon sens de l’orientation.
Comme le temps passe et que nous ne voyons toujours pas, ni l’ombre d’une cabane, dans le doute, nous demandons notre chemin à un petit jeune à bicyclette. Et, oh! Surprise. Il nous dit que nous ne sommes pas du tout sur la bonne route, que par ici nous n’allons pas vers « El Jabali » mais qu’il peut nous indiquer le chemin à suivre, ce qui fait que nous faisons demi tour. A cette heure ci, nous devrions pratiquement être arrivés, mais bon, ce n’est pas grave, nous avons encore le temps d’arriver à l’heure pour le repas.
Il n’y a plus autant de poussière, maintenant, tout est humide pour la promiscuité de la rivière. On voit bien qu’elle est plus petite que dans nos souvenirs. Pour suivre le jeune qui doit avoir une douzaine d’année, pas plus, il nous faut descendre par un petit sentier qui va jusqu’au cours d’eau, nous passons sous les branches des roseaux, nous sommes en pleine végétation, pour la vue, tout est très beau, pour celui qui conduit, un peu moins.
Les difficultés commencent, il y a de nombreuses roches qu’il faut passer, il y a des endroits très étroits, ceux qui vont comme copilotes, doivent descendre pour faciliter le passage des quads et des RZR. Il fait très chaud, il n’y a que Fer qui a un peu d’eau et qui commence à la partager. Cela nous fait du bien quelques gorgées d’eau, même si elle est un peu chaude. Nous regrettons d’avoir laisser dans les camionnettes les rafraîchissements qui sont restés du petit déjeuner avec les sandwichs.
Le jeune en bicyclette passe facilement, pour lui il n’y a aucun obstacle, quand il ne peut pas passer assis sur son vélo, il le porte et il continue sa route, mais nous……Comment ! Qui porte sur son dos, son quad ou son RZR. Il faut que l’on descende à chaque instant pour voir par où continuer, par où passer, par en haut, par en bas. Nous sommes coincés entre la roche, l’eau, les arbres et les herbes hautes. La seule chose qu’il nous manque c’est une machette comme dans le film de « Rambo ».
Chaque fois que l’on demande au jeune “C’est encore loin? » Il nous répond « un petit peu », nous regrettons de l’avoir suivit, bon, je ne sais pas pour les autres, mais moi oui, parce que je me demande si on s’est trompé encore une fois, comment est ce que l’on va faire pour rebrousser chemin ?
Nous nous arrêtons souvent, nous avançons très lentement, nous pensons que nous nous sommes allongés le chemin, mais que faire, maintenant que nous sommes là, il n’y a pas d’autre solution que de continuer.
La caméra qui est sur le RZR de Jipé filme, mais parfois, il faut l’arrêter parce que sinon, on va rester sans mémoire pour ce qui suit, nous n’avons pas d’ordinateur portable pour la vider lorsque nous allons arriver à « El Jabali ». Dommage parce que des fois on perd quelque chose de bien, mais tant pis, on compte un peu sur ceux qui ont leur propre caméra ou qui filme avec leurs téléphones portables.
Maintenant Baldo est devant, nous nous arrêtons pour attendre le reste du groupe, en regardant le sol, Graciela voit un animal mort, on dirait un scorpion, il est noir, gros, mais bien mort, parce que sinon, on ne serait pas là à le prendre en photo.
Il faut se remettre en caravane avant de continuer notre route. Le temps que nous les attendons, je me rafraîchis le visage et les mains avec l’eau de la rivière, elle est transparente, fraîche, on a presque envie de la boire, mais il ne vaut mieux pas qu’on le fasse parce qu’il y a toujours le risque qu’elle soit polluée et en plus, on espère arriver rapidement à destination pour boire quelque chose. Graciela n’a pas eu le temps de faire comme moi, les véhicules sont arrivés et maintenant l’eau est trouble.
Et on remonte un sentier, et on descend vers la rivière quand il n’y a pas de passage, nous avançons comme des tortues. Maintenant c‘est Jipé qui est en tête du convoi. Cela fait presque une heure que nous sommes sur ce chemin quand le jeune nous dit qu’il ne va pas plus loin, que maintenant, une fois que l’on aura passé le petit bosquet de roseaux que l’on a devant nous, tout est en ligne droite, que l’on n’a plus qu’à suivre le cours d’eau et qu’il va nous conduire directement à « El Jabali ».
Nous lui donnons un pourboire et nous continuons. Où est la ligne droite derrière le bosquet ? A peine si nous l’avons passé que nous nous retrouvons devant une grosse pierre qui bloque le passage. Ni par la droite parce qu’il y a la montagne, ni par le milieu, là se trouve la roche, ni par la gauche, le cours d’eau est profond et nous n’arrivons pas à nous en sortir si nous prenons ce chemin.
Que pouvons-nous faire? Impossible de faire marche arrière, comme vous vous en doutez, il est plus facile pour un quad ou pour un RZR de prendre une descente que de monter et nous sommes passés par des endroits qu’il est impossible maintenant d’escalader.
Nous sommes tous là, à regarder à voir quelle option est ce que nous avons ? Ce qui nous préoccupe c’est que si nous passons cet obstacle, qu’est ce qui nous attend un peu plus loin ?
Jipé commence à combler le trou qu’il y a entre la roche et la montagne avec des pierres, c’est ce qui nous semble le plus sûr, ensuite, en mettant une roue contre la paroi de la montagne et une roue sur la roche, on devrait pouvoir passer de l’autre côté.
Le premier qui s’aventure avec son quad, c’est Jorge, suivit de, sa fille Andréa et après, un ami Mario ils font ça très bien, même si nous avons un peu peur qu’ils ne se retournent parce qu’il y a des moments où il y a seulement 2 roues, en diagonales, qui touchent le sol, les 2 autres sont en l’air. Vient ensuite son fils qui lui a une moto de 2 roues
Fer passe trés bien, ensuite c’est au tour de Jipé, puis Baldo remonte dans son RZR et passe lui aussi très bien la roche. Graciela filme tout avec sa caméra parce que la notre, qui est fixé sur le RZR s’est éteinte et on n’a pas pensé avec toutes ces émotions, à la remettre en route.
Maintenant, c’est au tour de Tawa, c’est pour elle un peu plus difficile, son quad est assez lourd et bien qu’elle ait assez de force dans les bras, on ne peut pas non plus la comparer à un homme, mais comme toujours, elle s’en sort très bien et avec Graciela, nous la félicitons.
Passe Sabás et pour finir, Pepin. Tous les accompagnants, nous sommes passés à pied. Nous avons les chaussures un peu mouillées, mais peu importe, le principal c’est que nous soyons de l’autre côté et que nous pouvons continuer notre route.
Baldo vérifie sur son GPS le chemin à parcourir et il nous dit que d’après sa carte, il nous reste la moitié du chemin à faire pour arriver à « El Jabali ». A quelle heure est ce que l’on va arriver ?
Si ce n’était pas pour la difficulté, le paysage est grandiose, nous sommes en pleine nature dans un canyon dont les parois montagneuses verticales nous surplombent de plus de 500 mètres, on n’a même pas l’impression qu’il puisse y avoir des gens qui habitent pas loin d’ici. Nous sommes totalement isolés de la civilisation, c’est un autre monde, je ne crois pas qu’un jour nous repassions par là, nous sommes un peu angoissés et nous espérons que tout se termine bien, sans autre complication, nous savons apprécier la chance que nous avons de vivre de tels moments.
Je continue mon chemin à pied, Jipé est en tête du convoi avec son RZR. Parfois, comme je suis devant, je reviens sur mes pas pour lui dire s’il peut ou non passer et par où, par en haut ou par en bas, dans ces cas là, il vient voir par lui même, suivit de Baldo qui est juste derrière lui avec Fer. On ne voit pas le bout du chemin ni les toits des cabanes. Où sommes nous? A savoir! La seule chose de sûre c’est que nous sommes dans la Sierra Gorda.
Jipé demande à ce qu’il y ait quelqu’un d’autre qui passe devant, c’est fatiguant de sortir du RZR, de marcher pour voir par où il faut passer et comment il faut avancer, il y a des passages où la moto de 2 roues n’a aucun problème, d’autres endroits où ce n’est pas si difficile que ça pour les quads, mais pour les RZR, c’est plus problématique bien que ce soit un véhicule qui nous inspire une grande confiance.
Nous arrivons à une partie un peu plus dégagée. Là, vit une famille, ils ont une humble maison mais qui va très bien avec ce paysage. Sabás et Baldo demandent par où il faut que nous passions pour rejoindre « El Jabali » et ils nous disent que nous allons dans la bonne direction, qu’un peu plus en avant se rejoignent le cours d’eau et la rivière et qu’en la suivant, nous arrivons directement au campement, que nous ne sommes plus très loin. Il est 17h et nous avons tous très faim, mais il n’y a pas d’autre solution que de supporter la faim et la soif, la prochaine fois nous savons que nous devons avoir dans les coffres des motos, des fruits secs et de l’eau.
Enfin, à 18h, nous arrivons en terrain connu. Il nous faut nous arrêter un moment pour attendre que le quad de Pepin ne chauffe plus, mais bon, maintenant on sait par où on doit passer, ici se trouve la rivière Extoraz, nous pouvons nous arroser un peu, tout le monde rit, nous sommes tous joyeux, ça y est, on a oublié par où on vient de passer.
Nous arrivons à Bucareli et là nous prenons le temps de boire une bière bien fraîche. Graciela et moi nous n’avons aucune envie de nous bouger, mais quand on voit Jipé arriver avec nos bières à la main, maintenant oui, on a envie de la boire. Qu’est ce que c’est bon…… Quel agréable moment……
Nous arrivons enfin à “El Jabali” il est 18h 20. Le campement El Jabali se trouve à 1000 m.s.n.m. dans une vallée ou coule la rivière Extoraz. Les montagnes autour culminent à 2000 m.s.n.m. Dans cette petite vallée on y trouve des bananiers, papayers, ananas, mangues tous les fruits tropicaux.
René nous attend avec sa famille pour nous servir le repas. Il y a une grande table de prête, avec une très grande nappe blanche et par-dessus des nappes en pointes de couleur, tout est propre, tout est agréable et le service entre René et ses enfants est de première qualité.
Un buffet nous attend. En entrée il y a un consommé de poulet, ensuite vient une cecina de bœuf (viande de bœuf au sel) avec un riz à la tomate et des haricots rouges, des enchiladas (tortillas trempées dans une sauce au chile et passées à la plaque de cuisson). Comme nous avons très soif, tous les adultes, nous commandons une bonne bière bien fraîche, mais pour ce soir, nous aurons notre bon petit vin rouge.
Finalement, nous pouvons descendre nos affaires des quads et des RZR et nous installer. Il est évidant qu’avec tout ce que nous avons passé depuis le matin, personne n’a envie de ressortir pour aller en quad faire un tour. Nous sommes tous épuisés.
Nous prenons possession des cabanes. Dans la #1 s’installe Sabás et sa famille, dans la #2, nous (Jipé et Ana), dans la #3, les jeunes, dans la #4, Baldo et sa famille, dans la #5, Pepin et sa fille et dans la #6, Jorge et Laura. Nous sommes tous très satisfait de notre cabane et nous sommes certains de bien dormir, tout est très propre, trés agréable et l’eau pour nous doucher est bien chaude pas comme dans autres occasions où il a fallu nous doucher à l’eau froide et nous étions en hiver.
Il faut savoir que le campement “El Jabali” est un campement éco-touristique, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, l’eau provient d’une source. L’énergie électrique est fournie par des cellules solaires et emmagasinée en batteries, l’eau chaude est fournie par un échangeur d’eau solaire et d’eau qui vient par gravité de la source.
Un peu plus loin, il y a un groupe de jeunes qui campent, mais il n’y a aucun problème, ils sont assez loin de nous.
Nous nous installons, nous nous douchons, nous nous changeons et nous nous retrouvons tous, un moment après dans la partie repas, sous la paillote, pour discuter et échanger nos opinions sur tout ce que nous avons vécu depuis ce matin que nous avons laissé notre village.
Le ciel s’obscurci et se charge de nuages et brusquement il tombe une averse avec le tonnerre et des éclairs. C’est un spectacle grandiose. Nous sommes dans une étroite vallée entourée de montagnes et le bruit se fait plus intense. Les lumières des cabanes se reflètent sur la roche de la montagne que nous avons face à nous. Par sécurité, René nous demande de changer de place nos quads et nos RZR que nous avons stationner le long de la berge. Il vaut mieux être prudent. Les jeunes qui campent un peu plus loin font de même avec leur jeep, mais par malchance, en mettant la marche arrière ils déracinent deux bananiers. Un tombe à la rivière et l’autre se couche comme un animal blessé.
Le souper était prévu pour 21h mais comme nous avons mangé tard, René nous dit qu’il peut attendre jusqu’à 22h pour nous servir et heureusement parce que cela donne le temps à pluie de s’arrêter juste à l’heure. Le temps de tout nettoyer, de tout sécher parce que le toit de la paillote n’est pas très imperméable et René et sa famille nous préparent une grillade de pièces de bœuf et de chorizo le tout accompagné de petits oignons frais, d’une sauce faite de tomates, oignons et piments coupés en petits dés, d’haricots rouges et comme dessert, nous avons droit à quelques chocolats, le tout très bon et avec la petite coupe de vin rouge, encore meilleurs.
Ensuite, pour ceux qui le désirent, il y a un café et nous continuons à discuter un bon moment, puis tout le monde part au lit, il est minuit et aujourd’hui nous avons parcouru 52km. Ce n’est pas un record en kilomètres, mais quant au temps pour les faire, oui.
Bonne nuit à tous, reposez vous bien et nous nous retrouvons demain matin pour le petit déjeuner à 8h 30.
Dimanche 15 Avril 2012
Il n’est pas encore 7h que nous sommes déjà réveillés. Nous avons passé une très bonne nuit, aucun bruit, il n’a pas fait froid, il n’a pas fait chaud, il y avait juste le petit bruit de l’eau de la rivière, rien de plus.
Le premier à sortir de sa cabane et à commencer à prendre des photos, c’est Baldo, il se lève toujours avant tout le monde, suivit de près par Jipé et presque tout de suite après, par Sabás. Les trois discutent, opinent, profitent de la merveilleuse vue que nous avons. Le soleil aussi est avec eux et les accompagne. Il faut faire très attention lorsque l’on prend une photo parce qu’il vient s’appuyer sur nos épaules pour voir ce que nous faisons et l’immense hombre qu’il projette gâche parfois les clichés que nous sommes entrain de prendre. Mais on ne va pas le rouspéter, ses rayons illuminent notre journée.
Jipé me dit que René est arrivé à 7h en maillot de bain, avec sa serviette de toilette sur le dos et que sans même se poser de question, il a plongé dans la rivière. Il leur a dit qu’il fait ça tous les matins, à peine levé et que quand il le peut, il se baigne à 5h du matin, l’eau est encore plus chaude qu’à 7h.
Quelle chance de pouvoir profiter ainsi de la nature et de tout ce qu’elle nous offre.
Peu à peu tout le monde sort de sa cabane. Certains sont déjà prêts pour reprendre la route, d’autres sont encore en pyjama et d’autres arrivent en bermuda. Nous nous saluons tous « Abrazo de rigueur » et tout le monde veut savoir ce qu’il y a au programme pour cette journée, mais franchement, pour le moment, nous ne sommes pas du tout pressés de partir, la seule chose que nous voulons, c’est continuer de profiter de ce paradis, réellement, il nous reste peu de kilomètres à faire pour revenir sur San Joaquin où nous avons laissé les camionnettes et les remorques, bien sûr, pas si on repart par le même chemin que l’on est venu hier et que l’on a prit par erreur. Le chemin normal est beaucoup plus court et plus rapide que celui d’hier.
Nous prenons le petit déjeuner sous la paillote. Encore une fois, le service est impeccable, tout vient couvert d’un film transparent, il y a beaucoup d’hygiène, les fruits sont d’ici même, il y a des mangues, des papayes, des pommes. Le jus d’oranges est naturel et le buffet donne faim même à celui qui n’a pas envie de manger, le petit café à la cannelle est délicieux (pour reprendre une phrase célèbre). Nous sommes vraiment très bien et tous très contents.
Comme nous ne sommes vraiment pas pressés de partir, nous décidons de nous baigner dans la rivière, pour ceux qui le veulent bien sûr. Certains jeunes se sont déjà baignés, il semblerait qu’elle soit un peu fraîche. Baldo traverse pour passer sur l’autre rive pour prendre quelques photos des cabanes sous un autre angle, je vais avec lui parce qu’il m’a dit qu’il y avait beaucoup de petites pierres comme je cherche pour les transformer ensuite en poids pour maintenir les nappes lorsqu’il fait du vent et que nous voulons manger à la maison, sur la terrasse. Jipé vient avec nous. On fini tous les trois par nous mettre nous aussi à l’eau.
Les premiers qui se sont mis à l’eau sont Mario et Anacelia, ensuite nous et un moment après arrive Pepin. Tawa est chargée de nous prendre en photos, elle n’a pas envie de se baigner. Jipé nous fait rire, il se met à faire la baleine en soufflant de l’eau par la bouche. Comme nous ne bougeons pas beaucoup, j’ai vite froid et il vaut mieux que je sorte et que je retourne à la cabane pour commencer à tout ranger en vu du retour.
Certains se reposent en dessous de la cabane, couchés dans les hamacs. C’est vraiment difficile cette vie là…….
Anacelia qui a beaucoup réfléchi avant de se mettre à la rivière, est la seule qui reste ensuite aussi longtemps dans l’eau. Maintenant c’est Jorge qui lui tient compagnie.
Il faut que nous laissions les cabanes pour 13h, on n’a pas vraiment d’horaire fixe, mais nous nous sommes mit d’accord avec René que nous les désoccuperions à cette heure là pour qu’il puisse prendre ses dispositions avec l’équipe de nettoyage. De toute façon, il arrive un moment où il faut rentrer, donc il vaut mieux tout ranger et commencer à charger sur les quads et les RZR.
Lorsque nous avons commencé à préparer cette sortie, nous nous sommes dit que c’était la dernière fois que nous venions dans la région de la Sierra Gorda, mais nous n’avons pas encore laissé le coin que nous pensons déjà qu’il serait bon d’y revenir de temps en temps pour une fin de semaine. Je crois que c’est une bonne idée, nous étions vraiment bien à « El Jabali » et nous avons beaucoup aimé l’attention que nous ont porté René et sa famille.
Nous laissons donc “El Jabali”, il est 12h 45. Une dernière photo, tous en file sur le pont et nous entamons notre retour jusqu’à San Joaquin.
Le chemin qui nous conduit de “El jabalí” jusqu’à San Joaquin est fait uniquement de terre à flan de montagnes et il faut continuellement monter et monter, nous sommes en plein dans les montagnes qui font partie de la Sierra Gorda. Le Campement « El Jabali » se trouve à 1000m.s.n.m. et San Joaquin a 2800 m.s.n.m.
Ce qui m’a toujours plu dans ce pays, ce sont ses montagnes. Bien sûr que ce n’est pas la première fois que je vois des montagnes, mais je n’ai jamais rien vu d’aussi grandioses, elles sont tout autour de nous, chacune d’elle a une forme différente, c’est son ADN, certaines ont comme des grottes, d’autres, en les regardant bien ont figures humaines. Bien sûr que celui qui conduit n’a pas la même vue que moi qui n’ais qu’à me préoccuper du paysage.
Je ne sais pas si tous ceux qui vont lire ce commentaire de notre sortie, connaissent la Sierra Gorda de Querétaro, mais je peux juste leur dire « Allez-y », vous ne serez pas déçus, c’est une merveille, moi je ne me fatigue pas de la voir, je me sens si petite, mais ce n’est pas du tout la même sensation que lorsqu’on rentre dans une grotte et qu’il nous manque du souffle, non, c’est une toute autre sensation, on peut regarder par la droite, par la gauche, jeter un œil vers le ravin, lever les yeux vers la cime, tout n’est que spectacle et les kilomètres ne se sentent même pas, ni la poussière, on oublie tout pour seulement profiter de la balade.
Nous faisons quelques haltes pour prendre des photos, nous sommes dans les temps et rien ne presse. Mina s’installe à l’envers sur le quad de son père pour filmer un peu la caravane et le paysage. Juste au croisement où hier nous nous sommes trompés de direction, le quad de Mario tombe en panne, il est 13h 50, cela fait à peine une heure que nous avons laissé les cabanes derrière nous. Ce n’est rien de grave, les mauvaises conditions du chemin par lequel nous venons de passer ont desserré un ou deux boulons, rien de plus. Nous remontons sur nos quads et nos RZR pour reprendre la route. Au moins, cette petite halte forcée nous a permis de bien repérer les indications pour la prochaine fois que nous passerons par là.
Nous arrivons au stationnement de San Joaquin, il est 14h 15 et en 45mn nous chargeons tout sur les remorques. Nous décidons d’aller manger au restaurant « El Gran Camaron » (La Grande Crevette) qui se trouve sur le chemin du retour à la maison, juste à l’entrée de San Juan.
Nous sommes sales, plein de poussière, mais la tête pleine de merveilleux souvenirs et ça, ça n’a pas de prix, ce sont des moments inoubliables que nous avons pu une fois de plus, vivre en compagnie de la famille et des amis.
Nous reprenons la route il est 15h. En deux heures quinze, nous avons fait le chemin qui va de « El Jabali » à San Joaqui et nous avons tout chargé, alors qu’hier, nous avons mit 6h ½ pour juste aller de San Joaquin à « El Jabali », mais, quelle aventure ! Aujourd’hui nous avons fait seulement 32km.
Nous arrivons à “El Gran Camaron” il est 16h 45 et Luismi nous attend, son père l’a prévenu de notre arrivée, la table est dressée et tout ce que l’on nous sert est délicieux. Nous sommes vraiment contents et chacun y va de sa petite anecdote vécue au cours de cette sortie.
Il est l’heure de nous dire “A la prochaine”. Certains restent sur place car ils vivent tout prêt d’ici, un groupe part en direction du village pour tout décharger et prendre un peu de repos et d’autres s’en vont dans une direction tout à l’opposée. Demain sera un autre jour. Mais pour Baldo et sa famille, la balade ne se termine pas ici, ils doivent repartir sur la ville de Mexico.
Nous nous reverrons prochainement, maintenant il faut penser à ce qui suit. Classer les photos de tout le monde, éditer la vidéo, écrire le résumé de la sortie et actualiser notre page internet.
Je ne sais pas encore quand nous allons nous revoir, mais j’espère que ce sera très prochainement.
Il y avait cette fois ci avec nous :
En quad
Sabás y Mina
Tawa y Bache
Pepin y Anacelia
Jorge y Laura
Andrea y Esteban
Fer
Mario
En RZR
Baldo y Graciela
Jipé y Ana
En moto
Jorgito
Un salut à tous et merci pour avoir participé à cette 19ème aventure.