Samedi 24 Juillet 2010
Aujourd’hui nous avons prévu de prendre la route à 8h du matin pour commencer notre 9ème circuit.
Nous n’allons pas nous éloigner de notre lieu de résidence, nous pensons explorer les alentours, il est bon parfois de ne pas chercher le bonheur si loin, quand on l’a à porté de main.
On ne peut pas dire que cela commence bien, il pleut depuis 2 jours, une pluie presque constante, vers les 17h vendredi le ciel a semblé vouloir s’éclaircir, mais c’était juste pour nous animer à charger la camionnette avec tout le nécessaire pour camper, sur une colline « La Estancia » en haut du cerro de Nopala (3000m d’altitude), le samedi soir. Malheureusement nous avions à peine fini de tout installer dans la benne de la camionnette qui suivra la route, que la pluie faisait à nouveau son apparition, et pas une petite pluie fine, loin de là. Il nous restait la nuit, pour espérer que le temps s’arrange.
Et il n’en a rien été. A peine levé, samedi matin, nous avons pu constater que cette route, allait se faire sous la pluie. Il n’y avait pas 36 solutions, juste 2. Ou tout annuler et retourner nous coucher ou faire le circuit en sachant que nous allions nous mouiller et cette fois ci, pas en jouant dans la rivière.
Le départ c’est fait un peu plus tard que prévu, nous manquions un peu d’entrain et puis il fallait s’équiper plus que les autres fois, mettre dès le départ les imperméables pour certains, les combinaisons pour d’autres.
Finalement il est environ 9h 15 quand nous laissons notre petit village pour cette nouvelle aventure. Nous ne sommes pas nombreux au départ, il y a juste 4 quads, et dire que la sortie antérieure il y en avait 14. Certains sont en vacances, d’autres ont des obligations personnelles ou de travail et certains vont nous rejoindre en chemin, il y a plusieurs points de ralliement. Il y a donc pour le moment, Mando, Sabás et Bache, Tawa et Mina, Jipé et moi, Ana.
Il pleut des cordes, j’essaye de filmer un peu le départ et prendre aussi quelques photos. J’essaye de protéger du mieux que je peux mon appareil photos qui n’est pas prévu pour ce genre de situation. Les coffres des motos étant surchargés, je n’ai pas pu, non plus, y ranger mon sac à dos comme je le fais les autres fois, il est là, à côté de moi sur le siège arrière du quad.
Ce n’est pas facile de filmer ou de faire des photos dans ces conditions, c’est un peu à l’aveuglette que je flash.
Le premier arrêt est prévu à Aculco, nous devons prendre notre petit déjeuner tous ensemble, ceux qui viennent de prendre la route, mais aussi, Pépin et son fils Luis-Mi, Jorge et Elsa ainsi que Chuchin et Dieguito. Le groupe va s’agrandir.
Il n’est pas question avec les quads de rouler sur les grands axes, le circuit est prévu pour passer à travers champs et colline, qui dit champs, dit boue, flaques d’eau, pierres etc. Nous avons coupé par « Los cerritos blancos » une colline de pierres blanches. Nous arrivons tout de même sans trop de peine à Aculco, il est 10h 30 et nous sommes sur le lieu du premier rendez vous.
Une partie de ceux qui devaient nous rejoindre sont là, il ne manque plus que Chuchin et Dieguito, mais on vient de parler par téléphone avec eux et ils sont sur le chemin, ils ne vont pas tarder.
Nous descendons de nos quads. Tawa est la première à nous dire qu’elle a l’impression d’être trempée, mais on lui dit que non que ce doit être le froid de l’eau. Et bien non, lorsqu’elle enlève le pantalon de son imperméable, elle est effectivement bien mouillée. Pareil pour son fils Bache, aussi elle va avec lui au marché qui se trouve 2 rues plus bas pour lui acheter de quoi se changer, il ne peut pas continuer la route ainsi. Pour nous l’eau a coulé le long du casque et a pénétré sous la combinaison et sous le blouson ce qui fait que nos pulls sont bien trempés eux aussi.
Nous entrons dans le restaurant « El Pueblito », il y fait bon. La cuisine du restaurant est ouverte et donne directement sur la salle ce qui fait qu’on a l’impression qu’il y a du chauffage. Nous rapprochons les tables pour être tous ensemble, c’est déjà une belle tablée. Tawa nous rejoint, Bache est au sec, arrivent Chuchin et Dieguito et c’est un grand éclat de rire. Ils sont habillés de sacs poubelle, leur père faisant des inséminations aux vaches, ils ont mit les gants qui leur montent jusqu’aux épaules. Nous on rit, mais au moins, eux sont secs et c’est bien les seuls. Je veux faire des photos de la salle, mais mon appareil ne veux rien savoir, il a prit l’eau est l’objectif est plein de buée, j’espère qu’il est récupérable, Jipé le met dans la poche de son blouson pour qu’il sèche. Pareil pour mon sac à dos, il est trempé, papier, carnet, tout est à tordre, du coup je vais le donner à Pépin pour qu’il le mette dans sa camionnette au moment du départ.
Après un très bon petit déjeuner, nous nous préparons à reprendre la route. Là c’est moins agréable car il faut de nouveau remettre les imperméables ou les combinaisons et tout est trempé. Tawa adopte la tenue sac poubelle, pas complètement, elle se fabrique juste comme un tablier de devant qui va jusqu’au sol. On verra bien le résultat à la prochaine étape.
Il n’est plus question pour moi de faire des photos, et c’est bien dommage, je ressens comme une frustration.
Et la pluie redouble, pour ceux qui conduisent c’est pratiquement impossible de garder les lunettes, il n’y a que Tawa qui ne les quitte pas. Le foulard que l’on a sur une partie du visage est tellement mouillé qu’il colle à la peau et empêche de respirer correctement, il faut de temps en temps l’écarter pour laisser passer l’air, mais l’enlever c’est prendre la pluie de plein fouet.
Tout n’est que boue, et les flaques d’eau sont tellement importantes que tout dépend comment on la prend, il y a comme une gerbe d’une eau jaunâtre qui nous passe par-dessus. On roule sans faire de halte, c’est épuisant, on voit de jolies coins, mais comme cela, juste en passant. On s’arrête un tout petit moment sur les hauteurs d’Aculco pour admirer une cascade, c’est là au départ que l’on devait faire un petit déjeuner avec nos traditionnels sandwichs, mais vu le temps nous avons changé le pique nique par le restaurant.
Il y a une famille mexicaine, plutôt genre indigène, qui vend un peu de tout, sous la pluie, les enfants s’abritent avec des sacs plastiques, ils vendent des herbes aromatiques qu’ils ont dû cueillir dans les environs, quelque fruits qui viennent aussi du coin, on ne peut rien leur prendre, les portes monnaies sont sous 3 couches de vêtements, donc inaccessible.
Le circuit nous ramène sur Aculco, là est resté la camionnette et remorque de Jorge et Elsa, cette fois ci ils la prennent, il y a un petit changement dans la distribution des engins à conduire, tout le monde s’arrange, Luis-Mi conduit maintenant la camionnette de son père qui lui a prit depuis le début le ranger de Jorge et nous voilà de nouveau sur la route, et donc sous la pluie, cette fois ci nous nous dirigeons sur Maravillas où nous attend un très bon repas que nous a préparé spécialement un traiteur, normalement, là doivent nous retrouver Tamy (dont le quad est en panne), Baldo, Graciela et Fer.
Il y a pas mal de kilomètres à faire pour arriver à destination, et vu les conditions pour conduire, plus le retard pris à chaque fois avec les précautions qu’il faut prendre pour éviter d’être trop mouillé, nous arrivons au restaurant il est 16h au lieu de 14h 30 comme cela était prévu. Tamy, Graciela, Baldo et Fer sont là et il y a aussi Grace et Raul.
Nous passons à table, Chuchin est parti chercher son père Chucho pour qu’il nous accompagne pour le repas, comme nous ne sommes pas loin de notre village, ils ne vont pas tarder à être là. Tamy lui est arrivé avec la camionnette et tout le matériel pour camper ce soir, mais cela devient de plus en plus difficile vu les conditions atmosphériques. On envisage de camper au ranch de Sabás et Tawa. C’est une option à ne pas négliger.
Il y a une très grande table de disposer dans la salle à manger. Avant c’était un restaurant ici, mais vu les difficultés que rencontrent tous les commerçants, les propriétaires préfèrent louer les locaux pour des évènements un peu spéciaux comme un mariage, un baptême, une communion ou autre.
Nous sommes très bien servis, tout est parfait, le service, la nourriture que l’on nous propose, la quantité, le choix et le prix. Nous passons un très agréable moment et les conversations vont bon train car les avis sont partagés. Dormir sous la toile de tente en pleine nature ou dormir sous la toile de tente, sous le toit de la terrasse du ranch. Ceux qui sont trempés veulent s’assurer de bien dormir au sec, ceux qui sont secs préfèrent connaître la sensation de se mouiller. C’est la majorité qui va l’emporter, de toute façon, nous décidons de nous rendre sur les lieux du campement pour voir l’état du terrain.
Nous nous séparons à la sortie du restaurant car tout le monde ne continue pas. Baldo et Graciela vont sur Huichapan, Chucho retourne au village, Jorge et Elsa ont un engagement sur Aculco, du coup, le ranger repart à vide sur la remorque. Tawa, qui en fait était encore mouillée en arrivant au restaurant, se fabrique cette fois ci avec l’aide de Chuchin, un habit complet de sacs poubelle, on dirait « Le dernier Samouraï ».
Lorsque nous arrivons au pied de la colline, le choix pour dormir est vite fait. Les paysans, responsables de contrôler les entrées (parque national) des lieux ne nous laissent pas passer, il semblerait que quelques jours avant, un groupe de personnes en jeep (40 jeep) sont venus dans le coin et on tout saccagé sur leur passage, ce qui fait qu’il ne nous reste plus qu’à rebrousser chemin et nous rendre au ranch La Loma.
Même ici, la pelouse est trempée, aussi nous installons nos tentes, selon la seconde option, sous la terrasse, mais comme nous décidons de recréer l’ambiance camping sauvage, nous demandons à Sabas de ne pas allumer les lumières, nous allons monter nos toiles de tente à la lueur de nos lampes de poche, le feu que nous voulions allumer pour la veillée va se faire dans une brouette et c’est là même que nous allons faire griller les saucisses pour préparer les hots dog et faire dorer les chamalos. Chacun se prépare sa nourriture, tout le monde y va de sa petite anecdote, c’est une ambiance très sympa. Un peu plus tard nous rejoignent Baldo et Graciela qui viennent d’arriver de Huichapan, ainsi que Chucho qui était reparti travailler et sa femme Silvia. Vers les minuits tout ce petit monde repart ainsi que Fer, Graciela et Raul qui préfèrent aller dormir dans la maison de leurs parents, mais nous nous retrouverons demain matin pour continuer le circuit.
Il est une heure du matin lorsque nous partons nous coucher. Le seul luxe que nous nous sommes offert, c’est d’utiliser les toilettes du ranch, mais il fallait y aller avec sa lampe. Et oui, la lumière à été coupée dans toute la maison.
Il y a en tout 5 toiles de tente. Dans la première dorment Pépin et son fils Luis-Mi, dans la seconde, Jipé et moi, dans la troisième Mando et Chuchin, dans la quatrième, Tamy. Dieguito et Bache et dans la dernière Tawa, Sabás et Mina.
Nous avons parcouru aujourd’hui 180km, autrement dit, nous méritons bien une bonne nuit de repos.
A demain.
Dimanche 25 Juillet 2010
Après une excellente nuit sous la tente, bien au chaud, nous nous levons les premiers, Jipé et moi, il est 7h15. Sans faire de bruit nous commençons à ranger notre matériel. Puis se lève Sabás et suivent, peut à peut tous les occupants des autres toiles. Tout le monde se sent en forme et comme si nous étions en pleine nature (ce que l’on pourrait croire facilement vu le paysage qui nous entoure), nous nous faisons un petit Nescafé sur un butane. Il reste quelques galettes d’hier au soir et elles sont les bienvenues.
Pas question de passer à la douche, si nous avions dormi dans les collines, nous n’aurions pas eu ce privilège, donc on fait comme ci.
Sabás part voir une personne du coin qui tous les dimanches matin prépare de la barbacoa, spécialité du coin (mouton cuit entre des feuilles de maguey dans un four creusé dans la terre). Il revient déçu, c’est la première fois que la barbacoa n’est pas bonne, Margarito qui est un spécialiste de la barbacoa ne veut pas la vendre, il y a eu un problème soit avec le mouton, soit à la cuisson, donc nous décidons, après consultation des membres du groupe, d’enfourcher les motos pour aller déjeuner de l’autre côté de la colline que nous voyons du ranch, il y a un restaurant « Bella Vista » dont la spécialité est la cecina (viande de bœuf au sel).
Nous nous sommes donnés rendez vous avec Baldo et sa famille à 9h au ranch donc nous les attendons pour prendre la route. La terrasse du ranch est impeccable, on a tout ramassé, il n’y a rien qui traine, on chargera de nouveau la camionnette en milieu de journée lorsque nous reviendrons au ranch pour les grillades qui sont prévues pour le repas du midi, c'est-à-dire à 15 :00.
En fait, nous prenons la route il est bien 10h ce qui fait que nous arrivons au restaurant il est 11h. Nous avons fait la route, pas vraiment sous la pluie, il tombait juste un crachin qui a fait que nous nous sommes de toute façon équipés au maximum pour le cas où la pluie redoublerait en chemin.
Encore une fois il n’est pas question de prendre les grands axes, nous prenons les petites routes, les petits chemins, les sentiers boueux.
Le restaurant est très grand et il n’y a aucun problème pour s’installer, nous formons deux tables, l’une avec les adultes, 11 au total et une avec les jeunes qui sont au nombre de 9. Là encore, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on a très bien mangé, tout est très bon et il va être difficile après un si copieux petit déjeuner de remonter sur la moto, mais on n’a pas le choix, alors on y va.
Pas question de rentrer directement au ranch, d’abord parce qu’il est encore tôt et ensuite parce que nous n’avons aucune envie de recommencer à manger pour le moment, donc nous faisons tout un détour par les flans des collines qui nous entourent. Tout est encore trempé des averses de la veille et l’on s’éclabousse d’eau boueuse, il n’y a pas moyen de faire autrement, les flaques occupent toute la largeur des sentiers. Il faut bien se tenir car les trous sont imprévisibles vu l’eau qui les recouvre, on n’en distingue pas la profondeur.
Nous passons dans des endroits très jolis, mais où il nous est impossible de nous arrêter vu l’état des bas côtés, je pense que l’on sera tous d’accord pour refaire cette route lorsque le temps nous permettra de faire des photos et de camper comme prévu sur les collines.
Nous regagnons le ranch il est presque 15h et nous nous mettons tout de suite à tout préparer, il faut installer les tables, les chaises, disposer les nappes, heureusement, il y a certains volontaires pour nous aider.
Jipé se charge à temps complet du barbecue, Tawa, Sabás et certains d’entre nous aident à disposer sur les tables les sauces, les amuses gueules et les rafraîchissements. Joaqui, mère de Sabás arrive avec la famille qui se trouve en ce moment en vacances chez elle, encore une fois, la table est immense, elle occupe toute une partie de la terrasse, au total nous sommes 32.
Le barbecue ne chôme pas, la viande est excellente, Joaqui nous a préparé un riz à la mexicaine, des haricots rouges en sauce, des enchiladas (tortillas trempée dans une sauce piquante et que chacun garni à son goût), il y a du riz au lait, des gâteaux, le café, c’est simple, moi je pense que cette route, on ne devrait pas l’appeler « Dañu régional », mais Dañu gastronomie », faute de battre notre record en kilomètres, nous avons rompu un record de nourriture. Il fallait bien compenser.
En parlant de kilométrage, aujourd’hui nous n’en avons fait que 50, c’est peu, mais tout le monde ressent encore la fatigue de la veille même si la nuit à été réparatrice.
Vers les 18h il y en a certains qui prennent le chemin du retour, petit à petit le nombre des participants diminue, vers les 20h nous ne sommes plus qu’une dizaine à discuter dans la salle à manger du ranch, le retour à la civilisation a été agréable. Sabás nous offre encore quelques maïs grillés, mais cette fois ci on lui dit non, merci. Qui a encore faim ?
Voilà, ici se termine la route nº9, nous espérons, malgré sa breveté que ce compte rendu vous aura plu et que vous aurez eu l’impression d’y participer. Nous vous donnons maintenant rendez vous pour un autre circuit, qui, si le temps nous le permet, nous mènera dans un autre lieu, proche d’ici, toujours dans l’état d’Hidalgo.
A bientôt pour de nouvelles aventures en quad, peut être en septembre.